6.9.05

« La tristesse devant la mort vient des attitudes occidentales. La pensée occidentale doit être inversée. »

Je continue sur les leçons hindoues de l'au-delà. La citation vient d'un texte trouvé sur le net et sagement intitulé « Life after Death ». Tout change avec les hindous, si on en croit ce qu'il y a là. Le nom même de la mort serait mahaprasthana, ou le « grand voyage ». C'est autre chose dès le départ: une gare ouverte sur l'inconnu plutôt qu'un trou dans la terre.

-- Vous voyagez? Vers où? Pour combien de temps?
-- ...
-- Oui, on dit que c'est magnifique par là. J'espère bien aller y faire un tour une de ces fois. Je vous souhaite du beau temps, à tout le moins.

La mort dans cette optique devient sadhana, une occasion d'éveil spirituel. D'éveil: faut le faire! Un événement qui nous permet enfin un niveau de détachement nécessaire pour avancer dans la réalisation de notre essence divine.

Mais comment donc les mêmes humains ont-ils pu évoluer en développant des façons si différentes de voir le grand passage? Il me vient parfois à l'esprit, tout de même, que la vision proposée par le christianisme n'est peut-être pas si éloignée que ça de d'autres comme celle des hindous. Peut-être ne suis-je que trop habitué à ces images, à ces histoires qu'on nous a enseignées, à tel point qu'elles ont pris des airs de bandes dessinées. Libérez Barrabas. Difficile d'avoir un regard neuf sur certaines choses, d'adopter l'attitude émerveillée, confiante et richement naïve des enfants.

Le grand voyage... Qui ne veut faire un grand voyage? Reste à déterminer où. On parle ici, dans mon document, de niveaux différents de conscience--il y a donc conscience tout de même. Apparemment, dans les plus hautes sphères, on s'approcherait de plus en plus de Dieu, on évoluerait vers le but ultime: s'unir à lui. Ton sein plein d'Abraham, chantait Charlebois. On n'est pas si loin de nos bons vieux saints catholiques. (Décaper leur vernis de statues de bois. Enlever la couleur, les défigurer s'il le fallait, pour retrouver leur essence d'êtres humains.)

Et Vancouver, dans tout ça? À Vancouver aussi on meurt, puisqu'on y vit. Ville qui vibre au yoga, Vancouver adoptera-t-elle une vision plus orientale de la mort? Sera-t-elle le lieu d'une rencontre entre l'Est et l'Ouest? Elle n'a pas le choix à bien des égards. Mais il faut que le yoga soit plus qu'une affaire de pantalons moulants à logos chics ou de pendant féminin et non mécanisé du gym. Peut-être l'est-ce. Je n'ai jamais encore mis les pieds dans ces studios où l'on part en quête de la respiration et du mouvement idéals.

Avant de partir pour ailleurs.