22.12.05

Le monument aux morts
était entouré de couronnes
en styrofoam
recouvert de gazon
sur chacune un ruban violet
toujours le même
portait un message
ou un nom
144e régiment
ministère des anciens combattants
Canadian Jewish Veterans
pareils et seuls au pied de l'obélisque
les cercles de plastique
attendaient quelque chose
la délivrance
l'authenticité

Quelques coups de pédalier plus loin
dans le downtown east side
les humains titubaient
pantins oubliés dans la nuit
les veines remplies d'au-revoirs
anciens et éternels combattants
contre eux-mêmes
et le monde
ils suivaient les chemins de cartes imaginaires
se réfugiaient dans les replis des portes
tombaient
les yeux ouverts sur jamais
les corps salis par la rue
peut-être en quête eux aussi
de l'immortalité ou
simplement
d'un élan, de la
sincérité

Mais au creux du labyrinthe
le monstre s'apprête
et se lève
toujours prêt

1 Comments:

At 07:20, Anonymous Anonyme said...

Excellent ce poème de l'épouvante. Mais pourquoi, depuis le temps qu'on sait où est le monstre, chaque enfant ne vient-il pas au monde avec un fil d'ariane attaché au poignet?

 

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