6.1.06

Pluies, pluies
sentinelles de l'ennui
musiciennes au long cours
tapocheuses aux doigts lourds
je vous entends cogner
sur les toits des maisons et des âmes
et le vent qui vous porte
se souvient des chansons
qui berçaient les saisons d'autrefois

mais les feuilles sont bel et bien mortes
et déjà sont perdues dans les boues
que vous faites couler dans les rues
les sentiers
quant au jour, pâte grise et mouillée
chères pluies
vous le faites s'étendre et se fondre à la nuit
pressée
rumeurs, saveurs, complaintes
descendent du ciel avec vous
et empruntent des chemins plus souples
pour visiter nos sens

je vous entends, pluies, je vous entends
et je vois dans votre acharnement
cet espoir qui vous prend de devenir la mer
d'inventer pour vous-mêmes une nouvelle présence

je regarde -- que faire d'autre ?
ma bougie à la main
je regarde et j'attends