23.12.05

La fatigue est un fleuve
un grand courant qui tout emporte
un mouvement lent
mais sûr
qui mène au bord du monde les êtres
abandonnés

paillettes de nos corps dissolus
reflets fugaces par millions
leurres
comment jamais refaire
à partir de cette vivante dispersion
des êtres autonomes?

la fatigue est l'or du chercheur d'abandon
aussi laisserons-nous nos yeux
rouler un peu dans leurs orbites
et nous mener jusqu'à ce lieu de l'innoncence
de la parole désinventée
lieu sans ici
où nous nous connaîtrons