8.9.05


Je veux écrire un roman. Oui. Une idée de fou, probablement. Un défi plus qu'autre chose, peut-être. Mais je veux écrire un roman.

J'ai commencé, d'ailleurs. Un titre (qui me trotte dans la tête depuis plus de dix ans), des essais, des mots, quelques chapitres manuscrits. Et puis voilà que j'ai commencé à travailler à l'ordi et que rien ne fonctionne. Est-ce l'heure tardive, la tisane assoupissante, l'énergie manquante? Peu importe, puisque le résultat est le même. J'ai l'impression de me trahir. Voilà pourtant des idées qui semblent bonnes, une idée maîtresse, un élément liant, le vent, qui doit souffler à travers tout ça. Et puis je suis capable de bien écrire. Alors? Qu'est-ce qui fera que la sauce prenne, justement? Le travail? Je viens de passer une demi-heure devant mon écran à écrire des niaiseries parce que je n'acceptais pas de ne rien écrire. Ça ne valait plus la peine.

Trop de projets pour le peu de temps que j'ai? Il y a bien sûr ce journal dont j'espère qu'il puisse être complémentaire à tout autre projet dans lequel j'aimerais me lancer. Il y a cette nouvelle que j'ai commencée et qui me semble prometteuse. Et puis ces autres histoires, un peu oubliées parce que rejetées une fois ou pas envoyées à la bonne place, ou auxquelles manquent une touche finale. Trop de choses? Je serais perdu dans un fouillis de mots, de lettres, d'heures fatigantes devant un écran d'ordinateur. Je fondrais.

Mais non, je ne peux accepter une telle situation. Je suis partagé entre le désir de vivre simplement, au gré du vent et des jours qui passent, et celui de bouger pour créer quelque chose. Quelque chose. Il me semble que ce doit être de l'écrit... mais, doute ultime, je sais que je me trompe peut-être là aussi. Et puis, et puis cette idée (imaginaire?) de vouloir faire honneur à un certain talent. De ne pas me gaspiller.

Il faut revenir sur la bonne rue. Celle qui n'est pas barrée. Mais pour le moment je n'ai que le goût d'aller dormir. Étrange, ce désir de m'oublier dans le sommeil. Car m'oublier, c'est aussi ce qu'il me faudrait faire pour parvenir à écrire.