9.9.05


La pluie tombe tranquillement sur Vancouver. Un son enveloppant, qui prend parfois de l'ampleur pour ensuite perdre de l'intensité. Un son qui respire.

Aujourd'hui, les nuages étaient majestueux, enfargés dans Lynn Peak, dans Grouse Mountain, dans ces vallées aux noms anglais. Tous ces endroits qui ont perdu leurs noms anciens et qui portent à présent, depuis quelques dizaines d'années seulement, ceux de notables british, de directeurs de chemins de fer, de géographes royaux. De colonisateurs à la petite semaine.

Comment se nommaient les nuages pour les Squamish, les Nuuh-Tsa-Nulth?

À la télé tout à l'heure, le documentaire sur le référendum de 1995, à l'occasion du 10e anniversaire. Émotions. C'est passé si près... mais la peur a fait son oeuvre. Je me souviens de cette peur. Mais je préfère garder en mémoire l'espoir, le désir de franchir le pas une fois pour toutes. Y aura-t-il jamais une autre occasion? Gilles Vigneault chantait la veille, plein d'énergie du haut de ses soixante et quelques années d'alors. Se pourrait-il que lui qui a tant chanté le pays à faire ne le voie jamais? Ce serait une disgrâce. Si nous le devons à quelqu'un, c'est à Gilles. Mais je suppose qu'il ne faut pas voir ça comme ça.

Les nuages passent toujours, inintéressés par ce genre de choses, peut-être simplement un peu plus acides, un peu plus chauds, un peu plus pollués qu'alors. Les idées des hommes ne les affectent pas, que les montagnes et les vents. Mais leur souffle est là qui remplit le ciel et nous dit: homme, respire-moi et continue.

Alors il faut bien continuer.