Les nuages se sont emparés de leur pays
ils l’étreignent
lui font l’amour
ou le tiennent en otage
ils doivent savoir ce qu’ils font
qui suis-je pour connaître ce que veulent les nuages?
La pluie tambourine sur le fer-blanc du petit clapet
qui protège la sortie de la hotte
la pluie rend les choses ordinaires
alors
pour s’éclaircir le regard
il faut trouver ailleurs son soleil
chacun le sien
il se lève dans les regards qu’on aime
parfois voilé, parfois franc
mais toujours bien là
il se noie, brumeux, liquide
dans l’alcool que je me suis servi
il nébule au fond du verre
et fait fondre les glaçons en orbite
il se fait aussi entendre
si on écoute bien
dans nos propre respirs
et puis dans nos soupirs
ah, ce bruit de flammes et de vents propulsés
cette pulsion des soleils !
Le soleil est partout
nous-mêmes
ne sommes-nous pas faits de lui?
Seulement, ces jours-ci
il faut fermer les yeux pour le voir
mais pas trop longtemps
une jeune femme est morte hier
elle montait haut très haut
dans les montagnes
c’était son métier
d’aller voir là-haut
le soleil
et puis
entrée quelques minutes dans une cabane
l’avalanche l’a prise
lui a joué un mauvais tour
elle avait fermé les yeux
juste un moment
elle qui vivait dehors
s’était enfermée pour un instant
là-bas, j’en suis sûr
le soleil n’éclaire plus
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