15.1.06


Sept ans: c'est l'âge de Marguerite à partir d'aujourd'hui. J'ai cependant mis une photo d'octobre dernier parce que j'aime bien cette image d'elle en mouvement, en train de créer. Nous étions à la plage quand, sans plus d'explications, elle se dirige vers un grand bout de bois et commence à le traîner à gauche et à droite. «Qu'est-ce que tu fais, Marguerite?» Elle dessinait un chat. L'idée lui était venue de se servir du bout de bois, qui devait faire près de la moitié de son poids, comme crayon pour tracer dans la matière du sable un dessin gigantesque. «Je vais faire le plus grand chat que j'ai jamais fait!» Elle avait son plan bien en tête, et ne s'est arrêtée qu'une fois la dernière oreille rattachée à la tête. Elle se retrouvait avec un beau chat d'une trentaine de pieds de long. Sept ans.

Nous avons passé une belle journée, commencée avec un déjeuner tardif au Slocan Family Restaurant où nous avons d'ailleurs rencontré Satya, une copine de Marguerite, avec ses parents (Odette, sa mère, vient de Montréal, et même de NDG!). Il faisait soleil pour la première fois depuis bien longtemps, et nous avons pris une banquette près de la fenêtre pour le goûter au maximum. Après le repas copieux et bien graisseux, nous sommes allés acheter une primevère pour Mimi qui voulait une plante à elle toute seule. Dans les rues du quartier, tout le monde avait cette légèreté qui vient avec un ciel bleu inespéré.

«Papa, est-ce que c'est le fun, avoir des enfants?» m'a demandé Jeanne sur le chemin du retour. J'ai ri, puis j'ai dit oui. «Mais c'est plus le fun ÊTRE un enfant, ajouta-t-elle, parce qu'on n'a pas besoin de changer les bébés.» Pour ça t'as bien raison, chérie. Pour d'autres choses aussi, peut-être...

À présent la journée est terminée. Ça passe si vite, un anniversaire. Plus tôt, j'ai finalement sorti le sapin de Noël et enlevé les lumières qui étaient accrochée à la gouttière. Le salon a repris ses airs habituels: des feuilles et des crayons sont oubliés à côté d'un dessin inachevé, des petits ballons et des livres traînent ici et là. Dans un tel décor le silence paraît étrange. Sept ans... Je repense soudain au jour de la naissance de Marguerite, un jour de froid intense à Montréal. Ça semble si loin. Je ne sais pas si quelqu'un a dit que les années comptent double quand on a des enfants. Sinon, moi je le dis. Ça fait vieillir, mais ça donne aussi une autre dimension à tout ce temps qui passe et aussi, quand on est assez calme pour s'en rendre compte, à tous ces maintenant qui se donnent la main pour nous montrer le chemin.

Les enfants dorment. Assis dans la cuisine, je fais le veilleur. Tout à l'heure, avant de me coucher, j'irair vérifier qu'ils sont bien abriés.

2 Comments:

At 08:19, Anonymous Anonyme said...

Marguerite : du latin margarita «perle»... Et bonne fête à tous ceux qui l'aiment!

 
At 15:28, Anonymous Anonyme said...

une grande artiste assurément, une créatrice foufueuse et, pour toujours, le mouvement empreint dans le corps. baisers à Marguerite.

 

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