8.4.06

Je triche un peu. Je suis déjà demain, mais je vais reculer les pendules et me croire hier. J'ai ce privilège. C'est que j'ai regardé un film qui n'en finissait plus: très bon, mais violent, très violent. Et ça me laisse un malaise qui persiste encore, quelques minutes après la dernière scène.

De Niro jouait un truand, Pacino un policier, et ça finissait évidemment par la rencontre entre les deux. Ils s'étaient déjà parlé auparavant, ils s'étaient avertis: si on se retrouve, ce sera toi ou moi. Et à la faveur d'une ombre traître, De Niro se fait descendre (dernier macchabée d'une série incroyable tout au long des deux heures et quelques du parcours...). Et tout de même, dans cette conclusion un peu convenur, cette image forte: il agonise, fait comprendre qu'il préfère tout de même ça à se retrouver une fois de plus en dedans, puis il tend la main à l'autre. Lui qui répétait ce mantra que dans son boulot, il faut être prêt à tout laisser en trente secondes quand vient le temps de sauver sa peau, il a besoin , au moment ultime, du contact humain, de la main de son adversaire. Il a besoin de celui qui malgré tout reste son frère. Intéressant, parce que tout le monde y perd, l'un qui tue, l'autre qui se fait tuer, c'est le délire total et la déchéance, mais en bout de ligne, considérant que l'honneur a été respecté bien sûr, il a besoin de l'autre et l'autre est prêt à l'aider. Ils deviennent en quelque sorte solidaires devant l'épreuve qui les fait pareils.

Bon. J'inspire un bon coup. Je dois faire descendre le stress. Tout à l'heure, en allant à la toilette, j'ai entendu la pluie tomber et ça m'a fait du bien, ça nettoyait l'asphalte, le gazon et l'esprit. Je crois que je vais aller la réécouter une minute... et puis je pourrai revenir à demain.