11.7.06

Premier orage en trois ans. Là-bas, sur l'autre côte, cela n'existe pas. Quelle énergie dans ce gris dont était fait le ciel! Et quand un éclat argenté a troublé mon regard le temps d'un instant, je me suis d'abord demandé ce que ça pouvait être. On ne voit que rarement les éclairs de front, le plus souvent ils ne sont qu'un «fleeting glimpse» pinkfloydien. J'ai même eu peur, je crois, l'espace d'un... éclair. Voyons, ce n'est pas possible... Tant de clarté... Et pourtant, quelques secondes plus tard venait le grondement terrible et magnifique qui expliquait tout. C'était un orage bref, passager comme ils le sont presque tous, mais aussi plein de pluie libératrice. La peur et la gratitude dans un même événement majestueux: voilà la nature comme je l'aime, grande, menaçante, difficile d'approche mais magnifique, enveloppante.

Entretemps, je suis passé de l'entourage d'une autoroute à une autre, que j'entends murmurer dans la nuit. Les vents me sont défavorables à cet égard. Un arroseur automatique fait crépiter son jet sur les feuilles des arbres et arbustes du voisinage. Et ces deux sons malheureusement ne laissent place à aucun autre; c'est la nuit suburbaine. Mon orage, lui? Il existe peut-être toujours, occupé à déranger d'autres, ailleurs. Les orages ne tiennent pas en place.