4.7.06

Ma peau est sèche et douce, ce soir. J'aime frotter mes pieds l'un contre l'autre, mettre mes mains l'une dans l'autre. Ma peau est chaude, pleine de soleil, piquante dans le cou, molle dans le dos. Je me sens lumineux dans le soir, suspendu au-dessus d'un ciel froid que parcourent des étoiles, des oiseaux. Le vent fait frémir les arbres et tente de me rafraîchir, sans succès.

Les gens passent, légers, entrant et sortant des édifices, promenant leurs chiens, se rendant vers les quais ou en revenant après une journée remplie d'insouciance. Et n'est-ce pas là notre refuge à tous? La beauté du monde est telle que nous pouvons souvent y trouver le remède contre la tristesse, la peur, la solitude, l'énervement. Mais se pourrait-il que ce que nous avons sous les yeux ne soit que la face toujours même d'une lune obstinée, que l'écorce fragrante d'un fruit inconnu? C'est pour cela peut-être que nous passons de belles et longues journées, dès que la chose est possible, sur les plages et les bords de l'eau, désireux d'imprimer dans la peau qui nous tient la chaleur qui endort, qui caresse, qui mord.

Mais en réalité, avons-nous vraiment le choix?