28.6.06


Je suis allé poursuivre la lune ce soir. Je sais, rien de bien nouveau, mais je n'ai pas pu m'empêcher. J'étais sorti sur le balcon arrière pour faire gicler l'eau de mon pinceau après l'avoir lavé (je faisais les retouches pour laisser l'appartement tout beau), quand je l'ai vue, juste là, à portée de main au-dessus de la balustrade. Un fin croissant cassant, enfin qui le serait si on arrivait à le prendre, ce que je me suis bien gardé de faire. J'ai plutôt pogné le kodak et le trépied, et je suis parti. Pieds nus. Je pensais pouvoir la voir depuis le coin de la rue, mais finalement il a fallu que j'avance plus loin, plus loin, jusqu'à me rendre au parc Burrardview.

Mon talon se posait parfois sur un caillou. Ça faisait mal.

Une fois au parc, je m'installe et prends quelques photos. J'essaie de capter l'essence de ce que je voyais, mais d'une part la magie avait eu le temps de s'estomper dans les quelques minutes qu'il m'avait fallu pour me rendre au parc. Le monde avait bougé, l'instant de beauté n'était plus le même. Et puis comme mes ressources photo sont limitées, l'image n'est qu'un pâle reflet de ce qui se trouvait devant mes yeux. Devant tout mon être. Sur la photo, la lune paraît plus grasse qu'elle n'était. Étrangement, cependant, on en voit la rondeur, ce qui était invisible à l'oeil nu. La machine a révélé l'invisible.

Pieds nus dans le crépuscule, je suis revenu par les rues fraîches du quartier.

1 Comments:

At 16:01, Anonymous Anonyme said...

Presqu'au même moment, à des lieues de là, je contemplais ce fin croissant du bout du quai de St-Jean-Port-Joli, je le trouvais si fin, si fragile, il me semblait le voir tel pour la première fois. Or, on sait qu'il en est passé des lunes depuis ma naissance!

 

Publier un commentaire

<< Home