9.8.06

il est bon de s’arrêter au manoir des larmes
et se perdre
en cet endroit inévitable

on y entre parfois en dansant
d’autres fois en suivant le cercueil
de qui ne devait pas mourir
pas déjà

et s’échappe cette eau qui nous crée
dissout les certitudes

en ces temps même
la musique ne sert à rien
qu’à nous attirer plus loin
ou plus fort, ou plus creux
jusqu’à en aimer le naufrage

et pourtant il est bon d’être là
en visite chez l’hôte mystérieux
qui nous dévêt sans gêne

il est bon de se laisser couler
de défaire un à un les brouillards
jusqu’à voir