6.8.06

Je suis assis sous le ciel du nord, invisible comme le plancton sous la mer. Invisible comme le vent. La nuit parfois, cela est possible, et même les sons du quartier deviennent plus tangibles que moi. Je serais léger comme un nuage si je ne tenais pas tant à l'armure qui est moi. En haut, de grands courants transocéaniques tranforment en longs filaments les petits moutons gris autrement bien cordés. Dans le ciel rien n'est jamais acquis. Je suis invisible mais distrait, mes pensées vagabondent, aimantées vers des choses ou des idées. La fenêtre du monde est trop vaste ce soir, et celle de l'écran me paraît si ténue... l'invisibilité s'accommode mal des espaces restreints. Ah, flotter comme en rêve quand les nords n'existent plus, quand tomber ne fait plus mal. Ah, réexister...