26.7.06

Je suis sorti de la maison chaude pour profiter de l'air enfin frais. Je dois faire la paix avec les maringouins; une paix à l'américaine, pourrais-je dire en étant méchant: «C'est d'accord, prenez tout ce que vous voulez, mais laissez-moi faire ce que je veux!». Ma peau est collante, à tel point qu'en allant coucher les enfants, je ne voulais pas qu'ils me touchent. Et dans ces moments-là, c'est toujours la même pensée qui me revient: Tu sais, Christian, dans pas si longtemps, ils ne voudront peut-être même plus te toucher comme ça, ils auront attrapé la pudeur; alors, tu sauras que tu as manqué un soir d'embrassades...

La matière blanche qui a longtemps parcouru le ciel se dissipe enfin, et derrière ses derniers lambeaux, la nuit, les étoiles apparaissent. Le rideau se lève une fois de plus sur ce spectacle qu'on en est venus à prendre pour acquis, un peu comme ceux du Cirque du soleil, dont on sait qu'ils existent mais qu'on va peu voir. Ou qu'on a vus il y a longtemps et où on hésite à retourner. On se dit que ce doit être pas mal semblable... et bien sûr on a tort.

Les insectes qui crient dans la nuit, eux, ne dorment pas comme les enfants. Ils doivent être heureux de la fraîcheur, s'en repaître. Pour eux, peut-être, il n'y a pas de lendemain.

Mon lendemain à moi m'emmènera à Saint-Jean-Port-Joli. Demain, j'écrirai le fleuve.