20.7.06

Tandis que chez les voisins les fenêtres s'illuiminent des éclats mauves des télés, je suis là, les pieds pleins de piqûres de maringouins. Le vent est ma récompense, mais il ne m'enlèvera pas un mal de dos exacerbé par la chute de hamac que Renaud m'a fait subir. Et pourtant, ce ne fut pas un jour reposant: quarts de rond à vernir, tablettes à installer, repas à faire, couches à changer, enfant à endormir, etc. La maison occupe, la maisonnée tout autant. Et dire que je suis en vacances!

Je ne sais même pas si ce grésillement que j'entends est produit par des grillons, des fils électriques ou quelque filtre de piscine du voisinage. Dilemme de l'urbain. Ah, si le son de la nuit pouvait être le plus fort, plus fort que celui des voitures sur le boulevard Taschereau, plus fort que les climatiseurs. Si le silence pouvait enterrer les sons indésirables... Mais il ne serait pas, alors, le trésor que l'on va chercher si loin, et qui peut prendre tant d'importance quand on le trouve.

Le silence, de toute manière, est impossible. Même le cosmos fait du bruit... Il suffit de porter l'oreille aux choses qui nous importent, peut-être, et de faire fi du reste.

Et pourtant, ces épinettes qui me voisinent, leur ombre dans la nuit me paraît construire une boule de silence importante, aérée, pleine de fibres qui filtrent les sons. Heureusement qu'elles sont là.