22.7.06

Je viens finalement de passer le point milieu de la Comédie. Mais après déjà quelques mois, je suis Dante et Virgile un peu par devoir. (Le panneau routier indique: Attention, monument à contourner.) J’admire l’inventivité de Dante, mais je m’intéresse peu au cheminement moral qu’il expose. Et pourtant...

Et pourtant j’aimerais savoir pourquoi ce cher Nikos a tenu près de lui, toute sa vie, jusque sur son lit de mort en Allemagne, son exemplaire format réduit de la Comédie. Évidemment, polyglotte qu’il était, il devait lire l’italien d’origine, tandis que je me contente de la traduction. Peut-être qu’il y a dans les tercets de Dante une beauté qui m’échappe, malheur à moi. Mais cette idée m’intrigue. J’imagine Nikos, à la faveur d’un moment de désœuvrement (tel qu’il ne dut pas en connaître des masses), se replongeant dans tel passage du maître, retrouvant une saveur connue mais qu’il aimait à explorer plus à fond ou simplement retrouver pour mieux passer le présent. Revenant auprès de l’ami.

Je perçois la dimension mythique, odysséenne, et il est vrai que Kazantzaki travaillait lui aussi le mythe. Mais pour une lecture engageante, on repassera. Je ne dois pas le lire de la bonne façon.

Chose certaine, cependant, l’enfer était bien plus intéressant que le purgatoire. Mes excuses à monsieur Dante, mais j’ai peur que ce soit carrément plate une fois rendu au paradis!