24.7.06

Je cherche. Mon esprit vagabonde. Je replace les fruits dans le panier (pommes en pyramide, poires tête-bêche, bananes en empilade). Les bruits tournent alentour comme des moustiques tandis qu’une hâte de l’automne m’enveloppe de façon passagère, comme s’il s’agissait d’un parfum. L’été a toujours été le temps de l’attente.

J’ai des pêches, aussi, de belles pêches canadiennes de taille raisonnable, dans un panier de carton avec le vieux logo «Fruits de l’Ontario» qui fait bon à voir. J’aime qu’il y ait des choses qui ne changent pas (mais la poignée du panier, aujourd’hui, est en plastique).

Télé-Québec, quel plaisir de te retrouver! (malgré le manque de fonds évident autant que malheureux: les émissions semblent être absolument les mêmes qu’il y a trois ans, et chacune est en plus présentée trois fois par semaine...) Mais qui d’autre passe d’aussi bons films, en leur laissant le temps de respirer, de trouver leur souffle? Où d’autre aurais-je pu revoir les 32 films brefs sur Glenn Gould? Folie, solitude, génie... Un film qui donne le goût de plonger dans la musique, mais qui révèle aussi bien d’autres dimensions du grand Glenn. Tout de même, pour qu’on ait mis l’une de ses interprétations de Bach sur la sonde Voyager, ce spermatozoïde électronique interstellaire, il fallait que ce soit un grand, une manifestation de l’ADN humain. Avec défauts inclus, et shooté aux médicaments, mais tout de même: un éclat d’une brillance rare.

À mesure que le nouveau plancher gagne des poques, la maison prend un air habité. Nous nous apprivoisons de nouveau l’une l’autre. S’il n’était de quelques boîtes encore traînantes, on croirait déjà presque que nous sommes ici depuis, depuis... On s’adapte. Revoir des amis, aussi, est un baume qui rend le souvenir moins irritant. Votre peau redevient douce en quelques applications, c’est garanti. Et l’esprit, de nouveau, peut vagabonder.