27.7.06

Le fleuve, qu’ici déjà on se plaît à appeler la mer, se perdait en effet en un grand infini gris jaunâtre. Du bout du quai de Saint-Jean-Port-Joli, entouré de ces grandes jetées faites de rochers qui semblent l’œuvre de cyclopes, je ne percevais que les fantômes de quelques îles (les «Piliers») en amont; et, me retournant pour voir la rive, j’avais droit à ce paysage si québécois formé par un cours d’eau, un mur de feuillus et, de loin en loin, des maisons ouvrant comme des yeux dans ces boisés, avec un clocher veillant sur chaque petit regroupement.

Et j’ai entendu les cloches, aujourd’hui! Ça faisait tellement longtemps... L’Église de Saint-Jean sonne midi et six heures, le premier carillon m’ayant paru plus joyeux et plus riche de sons, le second plus austère. Je porterai attention demain pour voir si c’est bien le cas, où alors simplement une imagination de ma part.

Demain aussi, si tout va bien, un petit voilier nous emmènera faire un tour sur les grandes eaux de la rivière qui marche.