29.7.06

Encore une fois, si vous le permettez, je raconterai le ciel.

Oh, il s’agit d’un ciel bien ordinaire, sous lequel nous avons été des milliers à rouler aujourd’hui. Autour de nous, le long de la grande autoroute, un chemin de fer, des pylônes (quel mot étrange, et grec), beaucoup de commerces et d’usines construisant la grande laideur autoroutière, beaucoup d’arbres aussi, heureusement, d’arbres aux feuilles retournées par le vent. Et sur la route, des voitures, des camions, tout ce qui roule ou à peu près, au rendez-vous du grand ballet continu à sens unique.

Un spectacle bien ordinaire. Mais il fallait voir le ciel se démener pour mettre de la couleur dans tout ça: des roses, des orangés, un grand lavis couleur de pêche, et des nuages placés en strates diagonales, comme la roche que vient lécher le fleuve à Saint-Jean-Port-Joli, des nuages qui remontaient le ciel, marée vaporeuse qu’il était bon de voir d’en-dessous, à près de 120 à l’heure, sur l’autoroute.

Nous, les démonteurs de ciel, roulons ainsi, les samedis, à de grandes vitesses, entre des villes éloignées. Faut-il toujours aller si loin pour se rendre compte que le ciel fait de grands efforts pour se mettre beau juste au-dessus de nos têtes?

Ah, mais je sais: il n’y a pas que le ciel, dans la vie...