10.8.06

Le nuage survolait la ville, immense, lourd, blanc. Et dans les rues de Montréal qu’un cycliste au casque rouge parcourait en tentant de ne pas trop abimer les jantes de ses roues, des femmes en saris, des jeunes en miniturbans et patins à roulettes, de moins jeunes en habit noir et boudins de poils de tête, des hommes en babouches et moustaches passaient. Comment se comprend-on, sur l’avenue Jean-Talon? Impressionnant quartier de Babel sur lequel glisserait bientôt l’ombre unificatrice du nuage blanc.

Un restaurant libanais: qu’y dit-on aujourd’hui? Quelle colère y couve?

En zone de guerre, on ne doit même plus pouvoir compter sur les nuages. À quoi bon la pluie sur les champs oubliés? Au moins dans le ciel bleu, les avions ne peuvent pas se cacher...

Mais sur une ville à la paix relative, le nuage blanc passait en toute élégance. Il était la montagne d’aujourd’hui.