10.3.06

Sur ma main, des canaux. Bleus, les chemins de la vie qui me parcourt et me moule. Je suis ma petite Venise. J'imagine des quartiers, des arsenaux, je vois des lagunes en relief. Toute une géographie liquide qui tisse son parcours sous ma peau, me nourrit. Je suis un parchemin épais comme les siècles, car ainsi que l'eau qui lape les quais provient de la nuit sans début, j'ai emprunté mon cuir à des êtres anciens, à des choses muées. Et la mer vraiment monte en moi. Les royaumes ne sont rien, mais les eaux qui voyagent...

Et vers qui iront-elles, après?

De nouvelles Norvèges, des Venises volatiles: nous sommes d'autres pays, de fugaces républiques qui protègente néanmoins des joyaux hors du temps. Voisins de l'outre-vie.