25.5.06


J'ouvre mes fenêtres à tous les vents. Je trace des nuages dans le ciel encore clair. Une armée de souvenirs m'attend; certains ne me connaissent pas encore. Je pense aux feuilles d'il y a neuf saisons. Quelque part: la brume, et en elle le soupir du vol d'un héron. Tant de vies ont servi à construire cet air qui nourrit... Nous vivons dans de splendides châteaux suspendus par les pieds, trouvez-vous? Et les couleurs inquiétantes du ciel se consument et renaissent, et les aurores éclosent comme des pavots infinis. Moi aussi, je suis fripé par la joie et la fatigue; je commence à apprendre. Mais nous disposons de si peu pour inventer nos étoiles. Se tenir debout, frère de la montagne, est déjà un exploit. Alors quand l'oiseau me parle, j'écoute. J'ouvre les yeux sur le secret et offre ce que je possède: la chaleur de mes mains. Il y en a assez pour tout le monde.