23.5.06

Pourquoi les paysages des rêves sont-ils parfois si beaux? L'autre nuit, je serais bien resté sur cette route où j'avançais dans une sorte de voiture sans toit, me frayant un chemin venteux dans un jour éclatant. Au loin se dressait une colline sortie d'un livre de contes de fées sur laquelle poussaient arbres et maisons. Oui, les maisons aussi poussaient, belles et organiques, comme issues autant de la terre que du travail d'hommes que je ne voyais d'ailleurs pas. J'avançais; je n'étais pas seul dans ma voiture, mais comme c'est souvent le cas, je ne sais pas avec qui je me trouvais; d'autres étaient là, c'est tout.

Sur le devant de la colline, une route montait en diagonale presque parfaite, partant du niveau du sol à gauche et faisant son chemin en ligne droite vers la haut de la butte. C'était une pente très abrupte, comme celles que, dans d'autres rêves, je tente de gravir en voiture pour finalement tomber à la renverse dans un mouvement à la fois beau, libérateur et très épeurant. Mais tout le long du chemin en diagonale, je voyais des maisons alignées comme sur n'importe quelle autre rue, avec parfois un bosquet d'arbres interrompant leur succession. Elles étaient jaunes, oranges, vertes, terre de sienne, toute simples mais belles et accueillantes, ces maisons. Et puisqu'elles avaient été construites là, je me disais que cette pente ardue ne devait pas être si terrifiante après tout. Je m'avançais donc vers ma colline dans la joie et la légèreté.

Et comme le rêve est le lieu de l'inachevé, je ne me suis évidemment jamais rendu jusque-là. Mais j'ai bel et bien vécu ce moment, et connu ce paysage où l'oeuvre de l'homme s'unissait à celle de la nature. J'aurais aimé vous rapporter une carte postale... mais je n'en ai pas eu le temps.