2.6.06

Le vent frais vient déposer à mes pieds la richesse qu'il a trouvée dans l'ombre des grands chênes, là-bas. Immenses faisceaux de membres taillés dans la nuit, ils supportent en ondulant chacun leur petite forêt. Et le murmure des feuilles par millions descend jusqu'à moi, prenant d'avance le chemin qu'elles suivront cet automne.

Notre dernier mois à Vancouver commence aujourd'hui.

La nuit est d'un gris apaisant. Elle est mouillée, fraîche, comme peinte à la gouache. Juste un peu lumineuse. Deux conifères pointent leur forme parfaite vers en haut. Je ne me lasse pas de dépenser mon temps à prendre note de ce qui se passe au-delà de la grande fenêtre. Et la pluie à présent est venue ajouter sa musique au spectacle du monde.

Je demanderai au vent, une fois qu'il m'aura donné tant de caresses, d'aller en offrir aussi à tous les autres. Attendez-le... il s'en vient!