23.9.05

Ce fut un jour de fatigue, d'attente, un jour à côté de soi. Ma tête dodelinait. Assis devant l'ordinateur, au bureau, j'ai de longs moments fait semblant de travailler. Restant là, attendant que passe le temps. Quel déshonneur.

J'ai mal à la tête de fatigue et de trop m'être assis. J'ai besoin de bouger, de redevenir l'animal que je devrais être. Trop d'immobilité pour le corps, et l'esprit meurt aussi, ou abandonne, ce qui est pire. J'étais là à attendre la fin de semaine à deux jours de distance, et à me trouver ridicule de le faire.

Alors.

Alors demain je quitterai à sept heures. J'enfourcherai mon vélo et j'irai faire le tour de Stanley Park avant de rentrer au travail. Le chemin contournera le parc et ses arbres, longera l'eau. Le petit matin sentira le sel et l'air humide et frais. J'aurai mal à l'aine, mais ça ne sera pas dramatique. Faut ce qu'il faut. Je saluerai les aigles partis surveiller leur domaine et planant près de Siwash Rock. Je me réchaufferai à ma propre chaleur. Car demain doit être un jour d'éveil.

Demain.

Alors demain j'existerai. Je sentirai mon coeur pomper la chamade, si je puis m'exprimer ainsi. D'ailleurs je n'aurai aucune idée de ce que peut bien être la chamade, mais je m'en foutrai, je serai loin de tout dictionnaire et ne penserai même pas à me poser cette question, habité seulement par ce son et ce mouvement mystérieux du sang à travers moi, par ce flot intime et inconnu, et mes jambes moulineront pour monter la côte vers le pont et descendre ensuite, je laisserai la technologie être présente pour me permettre de vérifier que j'ai bien atteint les 45 kilomètres heure, et je verrai que cela est bon, je respirerai.

J'existerai.

1 Comments:

At 22:21, Anonymous Anonyme said...

Salut Cri! Chamade, chamar en Portugais, veut dire: appeler. Battre la chamade, c'est le coeur qui appelle?

 

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