22.9.05


Ce serait l'histoire du temps. Ce serait une tempête de temps. Tout serait emporté: amitiés, amours et amourettes, certitudes, platitudes, doutes, regrets et remords. Tout reviendrait à la normale? Non, non, j'ai tout faux. Voilà ce qui fait le temps, voilà ce qui est sa matière comme le levain est celle du pain. Autrement: galette.

Ce serait une tempête de mots, car les mots aussi font la pâte du temps. Les mots, les regards, les élans, les sourires. Surtout ceux que l'on fait à soi-même, presque sans y penser. Ce serait un mouvement. Oui, toute tempête est mouvement, tout mouvement est tempête. À peine peut-on essayer de mettre de l'ordre là-dedans. Difficile.

Rester debout, tenir la barre, garder un cap quel qu'il soit, non pas qu'il faille exercer la volonté, mais plutôt simplement exister dans la tempête, simplement dire je suis là, adopter peut-être l'attitude du roc en sachant néanmoins que le vent et la mer, plus patients, viendront tout de même à bout de nous. Mais patience. Je suis là.

Ce serait un jour parmi tant d'autres. Ce serait maintenant.