19.9.05

La télé ouvrait une fenêtre sur deux pays: celui du Québec, tout collé contre le fleuve dans le coin de Trois-Pistoles, et celui de l'écriture. Celle de Victor-Lévy Beaulieu. Et ce nom, d'abord, d'où lui vient-il? Quel parent pouvait bien, dans un rang du bas du fleuve, appeler son fils Lévy? Il en a pourtant bien été ainsi.

Je ne connais pas les écrits du barbu, mais lui, comme personnage, a toujours eu une sorte d'aura, de présence jusqu'à moi perceptible. Et les quelques mots que j'ai pu entendre ce soir, lus par Michel Garneau l'inimitable, me sont rentrés dedans comme une saison nouvelle et tranquille, ou un vol d'outardes.

Images d'une maison pleine de silences, aux antipodes de ce qu'est la mienne qui pourrait avoir plus d'affinités avec la grange de Beaulieu, pleine de chèvres, de moutons, de volailles, de chevaux. Pleine du mouvement de la vie. Mais la vie, n'est-elle pas aussi dans l'écriture? Oui, oui. Et voilà que nous la voyions telle que lui s'y soumet, avec son crayon feutre bleu et ses feuilles de notaire. Avec passion. Et simplicité aussi. C'est comme tomber dans le vide qu'offre une falaise. Plus que simple, attirant. Nécessaire? En rêve tout au moins, comme symbole. S'abandonner, totalement. Mais activement. Ce qui fait que l'image de la falaise me fait peut-être défaut.

Il est tard, et je dois me rendre au travail demain. Gagner ma croûte, payer mes dettes. Dérision qu'un moment je confierai au sommeil le soin de mettre de côté. Buenas...