1.12.05


Le temps semble arrêté sur English Bay. Les immenses bateaux qui y mouillent toujours, au loin, semblent faire autant partie du décor que les montagnes plus lointaines encore. D'anciens arbres dérivent parfois, étourdis, qui ont échappé par mégarde aux bergers-remorqueurs qui les transportent par troupeaux flottants. Sur la plage, des dizaines d'immenses troncs ont été placés comme des estrades devant ce qui est l'un des grands spectacles de Vancouver. Il est bon de se trouver dans une ville et de pouvoir regarder au loin. De pouvoir échapper au babillage incessant de la vie en société.

(Encore que ce dernier refuge n'est pas sans assaillants: au dernier festival de feux d'artifices, Nike avait loué une barge qui s'est promenée de long en large pendant deux semaines, à faible distance de la côte, avec pour toute cargaison un immense panneau, d'ailleurs difficile à lire, qui annonçait des souliers.)

Pendant que la mer veille, et veillera pour longtemps, pendant qu'elle défait le temps à force de vagues, moi je vivais dangereusement un moment bien précis de mon histoire, soit hier matin vers sept heures quarante-cinq. Il neigeait sur la ville, ce qui rendait les choses plus dangereuses encore. Je descendais Adanac à vélo, faisant attention parce que ça glissait, que ma roue libre était en glace et que les gens ici ont de la misère avec la conduite sur la neige. Au coin de Clark, une niaiserie: je vois le feu vert. Malgré un sentiment étrange d'inconfort, je décide de passer, et voilà que je me retrouve en pleine intersection, avec une voiture qui fonce vers moi de la droite. J'ai le temps d'arrêter, et heureusement il ne venait personne de la gauche, mais je trouvais ça bizarre: les deux feux étaient verts.

Évidemment, je me suis rendu compte aujourd'hui qu'il n'y a pas de feu vert dans ma direction sur Adanac. Celui que j'ai vu, c'était celui pour ceux qui roulent sur Clark. J'avais pourtant senti que quelque chose clochait... mais je ne me suis pas fait confiance. J'ai décidé de croire mon cerveau qui disait: Vert? On peut passer! Y a pas de vert, nono. Je passe là tous les matins, je devrais le savoir... Ce qui me frappe là-dedans, c'est le cas de le dire, c'est que ma vie aurait pu se terminer là, au coin d'Adanac, une concurrente de choix pour la rue au nom le plus ridicule, et de Clark, simplement parce que j'avais cru voir un feu vert. J'avais de l'eau dans les lunettes, ou une rêverie dans la tête. Une distraction. Moi qui suis devenu si réglo à vélo, en plus! Ce n'est presque pas juste...

La vie parfois peut dépendre de l'illusion d'un feu vert. D'une bêtise. Incroyable.

Mais je suis là: je respire!

Incroyable...

1 Comments:

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