2.2.06


Il existe une musique de la flamme. C'est quelque chose de pur, sans mélodie, quelque chose de contemplatif. Ça s'entend comme le silence, et ce n'est pas très loin de ce que faisait cet Allemand qui frappait sur des pierres dans des cathédrales. À la frontière où le son commence à ne plus s'entendre. Car toute musique doit-elle pouvoir être entendue?

Il existe des musiques de bien des choses qui ne peuvent s'entendre. Il existe la musique de Beethoven. Celle de la flamme a choisi de parvenir à nous par une porte autre que celle des oreilles. Elle vibre comme le respir qui peut être bruyant ou encore silencieux. Elle connaît des amplitudes, des intensités; elle se présente seule ou en groupe, chambriste divertissante ou chorale envahissante. La musique de la flamme est une voix.

C'est cette voix qui m'accompagne tous les soirs tandis que je fais du bruit. Je tapote un clavier, fais craquer mon ordi, je soupire, fais des noeuds de mes pensées. Mais si je parviens à devenir assez calme, si le frigo ralentit son vacarme, alors doucement, cette voix de la flamme s'élève et continue son chant. Un chant de toute éternité pour lequel il est nécessaire de faire une place, comme il faut s'arrêter et soulever des pierres pour se rappeler qu'existent les fourmis. Alors, sans oreilles, sans désir, on entend, on entend...

1 Comments:

At 10:56, Anonymous Anonyme said...

L'âme du théorbe. La musique de la flamme. Nous vivons dans un monde enCHANTé. Mais qui le sait? Heureusement que certains (vous en êtes) nous le rappellent. Merci encore une fois.

 

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