15.3.06


Il est très tard. J'ai dû me ploguer dans le mur parce que ma connexion pirate sans fil ne fonctionnait pas. Ah, quel ennui!!!

Passé une belle soirée avec Jean-Pascal et Marie-Claude, à bouffer un vrai festin, simple mais superbe, et à boire de l'assez bon vin de BC. Surtout ne pas se plaindre, hein, Christian! Ne pas même évoquer l'insatisfaction... il est si facile de s'habituer au confort, au luxe. Car c'est bien un luxe que de pouvoir se payer une couple de bouteilles de vin quand bon nous semble, et d'en faire la liqueur de sa soirée, pas vrai? Peut-être pas le grand luxe, mais tout de même, rien qui soit de l'ordre de trouver ce qu'on mangera demain ou d'aller chercher son eau.

Ce matin, j'ai pris mon temps pour me rendre au boulot à vélo. Au parc dans Strathcona, j'ai découvert un joli coin que je n'avais encore jamais remarqué. Et bien qu'il fît gris, les cerisiers en fleurs donnaient au jour un air de printemps. Leurs pétales déjà tombaient en une neige pure sur les pavés. C'était un temps déraisonnable, comme dirait l'autre, mais d'une déraison légère. Si j'avais encore été à l'école, j'aurais peut-être séché les cours pour faire le nomade, l'inconnu. Ç'aurait été une belle journée pour cela. S'asseoir sur un banc public, sortir un livre et lire quelques pages, puis continuer son chemin vers le hasard. Un jour, il y a longtemps, c'est ainsi que j'ai rencontré une jolie jeune fille autrichienne... mais j'ai déjà assez raconté d'histoires de filles ce soir, bien que pas ici. Désolé.

En revenant ce soir, à onze heures passées, j'ai pris Cordova. Sur les trottoirs jaunes de la lumière de lampadaires, d'autres filles, beaucoup moins jeunes et jolies, certainement pas autrichiennes, attendaient dans le vent. Je les regardais en passant; certaines me retournaient mon regard. D'autres ne s'occupaient tout simplement pas de ce passant à vélo. Pour une rare fois, je me sentais vraiment mal à l'aise dans ce quartier de la nuit perpétuelle. J'ai continué à bon rythme, grimpé la côte, et suis parvenu à mes quartiers plus sympathiques. D'où je vous souhaite à présent la bonne nuit.