15.4.06


Ces grands chênes qui entremêlent leurs branches me rappellent certaines rues du quartier de l'enfance. Hampton, Oxford, et d'autres encore dont le nom m'échappe pour le moment. Quand l'été devenait mûr et chaud, les lumières des lampadaires enfouis dans les feuillages se changeaient en étoiles domestiquées pour le jeune citadin que j'étais. Et la voûte de ces branches chargées de légèreté formait un dais sous lequel bien des heures sont devenues sacrées. Baisers, discussions et silences, promenades, désoeuvrement... Par tous les temps, que de secrets sont restés ainsi près de nos coeurs, retenus dans les filets tendus par les grands arbres! Je souhaite à tous ceux qui vivent par ici que ces chênes de la rue Eton remplissent pour eux le même rôle.

Ah, marcher par les rues que la nuit transforme en coulisses, seul, se répétant des tirades qui ne serviront jamais à rien... Sous les branches des arbres, je prenais mon temps. Je ne pouvais pas me tromper de chemin.