17.8.06

Les enfants toussent. Encore. Ça doit bien faire trois semaines sans arrêt. Ça commence avec l’un, ça dure quelques temps, et puis ça continue avec l’autre. Ça revient au premier. Pendant deux ou trois jours ils sont vraiment malades, font de la fièvre, vomissent, et puis ça passe, tout redevient normal, sauf qu’ils continuent à tousser.

Et là, à onze heures du soir, après une heure de sommeil tranquille, voilà que ça reprend. En canon: on jurerait qu’ils se répondent. Ça a commencé avec Renaud, et puis Marguerite s’est mise de la partie, elle qui pourtant semblait s’en être sortie ce derniers temps. Des toux sèches, des sons affreux dont on jurerait qu’ils signifient que la trachée va leur sortir du corps. Et puis si on va voir le médecin, on apprend que tout est normal... Qu’il n’y a rien à faire.

Ce qui est parfois dur, en tant que parent, c’est d’oublier les enfants. Pas pour ne plus les avoir, mais juste pour faire ses petits trucs à soi la tête libre, légère. Me voici maintenant à me demander ce que je devrais faire, à espérer que ça n’empire pas, à ne pas comprendre d’où viennent toutes ces maladies. Et ça prend toute la place. Encore, je travaille à l’extérieur le jour, je suis occcupé pendant plusieurs heures à autre chose. j'ai de quoi m'occuper l,esprit ailleurs. Mais dès le retour, les enfants reviennent au premier plan. Et même quand on se croit seul: c’est ça, être parent. Je me demande souvent si, quand cette époque sera passée, c’est quelque chose dont on s’ennuie, trouvant les heures soudain un peu vides, ou si au contraire on reçoit avec bonheur cette nouvelle ère où l’on n’a plus à changer des couches, plier le linge pour six, faire à manger, ramasser les jouets, etc. On verra bien.

Il y a peut-être des trucs allergènes dans la maison. Moi, de mon côté, j’ai souvent les yeux qui piquent.

J’ai quand même réussi à faire près d’une heure de guitare, ce soir. Hier aussi. Quel plaisir adolescent et bon, de rentrer le «jack» dans l’ampli et de faire sortir le son électrifié de sa bonne vieille Washburn! Mais maudit que je suis mauvais, enfin, pas nécessairement mauvais, je me débrouille, mais le fait que je n’aie jamais appris mes gammes me bloque continuellement. Alors je trouve quelques cases qui font mon affaire, et j’y reste -- ce qui est tout de même le fonctionnement qu’ont adopté quelques grands bluesmen, faut le rappeler! Et il est possible, dans ce petit univers très restreint qu’on se crée, de s’amuser quand même, et de s’émouvoir. Il suffit parfois d’une note, en réalité. Ou de deux, pincées ensemble et qui se complètent, puis se laissent, vont chercher ailleurs d’autres copains. Il y a de quoi s’amuser.

Mais tous ces trucs faits en dilettante, finalement, me chagrinent: la musique, l’écriture, l’une moins que l’autre, tout de même. Récemment, je me suis dit que ce que j’ai le mieux réussi à date, finalement, c’est d’être père. Dans tout le reste, je ne me suis pas assez investi, de sorte que ça flotte un peu, c’est flou. Et en plus, je me plains que les enfants toussent... C’est la fatigue.

Seulement, j’aimerais bien être un vrai pro, quelque part. Quand que j’s’rai grand, peut-être??