30.10.05

Alors, un grand vent se leva. Dans les hauteurs du ciel, des corbeaux tournoyaient, ivres de plaisir tandis qu'en bas, le peuple des blés se balançait férocement, faute de pouvoir voyager comme il l'aurait rêvé. Ah, se laisser emporter par le vent comme les corbeaux! Ainsi pensaient les blés. Mais leur destin, évidemment, était tout autre.

« Le ciel était gris de nuages. »

La terre tremblait de tous les êtres qui l'habitaient. Souris, mulots et vers remuaient le sol pour s'inventer un abri contre l'absence de lumière. Contre l'incertitude. Les hommes même fermaient les volets de leurs demeures, s'ils en avaient, et s'efforçaient de penser à autre chose, à demain, à leurs frères, aux nuages vus comme entités atmosphériques. Mais toute la science réelle ou imaginaire ne sert à rien quand on s'inquiète de la force du toit au-dessus. Ce fut une nuit de draps serrés sous des poings mouillés, de regards fixés au plafond, de réveils plus que d'endormissements.

Mais comme toute tempête, celle-ci passa. Comme tous les jours, celui-ci eut une lendemain.

Aujourd'hui.