23.10.05

Origine du monde.

Paysage marin. Herbes sèches, sentier. Août.

Paysage marin, mais la mer est au loin. Au-delà. Collines, dunes sans sable, rochers. Présence éternelle du sel dans les airs, dans le souffle d'ici.

J'ai suivi le chemin qui courbait, qui épouse la courbe du monde, je marchais. La chaleur n'était rien, mais l'air sec de ce jour, de cet août... J'ai suivi le chemin.

Il voulait arriver à la mer, le chemin, il voulait m'y mener. Quant à moi, j'aimais bien tout autant cette attente, cette odeur. Cette mer immatérielle. Je baignais déjà dans l'espérance. J'ai suivi le chemin fait de pierres antiques, le chemin caressé par les âges. Et au bord de l'ultime colline je me suis arrêté. Assis, jambes croisées parmi les herbes hautes. Hésitant. Je n'ai pas continué, pas cette fois.

Et pourtant j'ai embrassé la mer. Et je suis revenu, plaçant ma confiance dans les pierres alignées. Herbes sèches, vent qui craque. Je parlerai de la mer.