4.10.05


On ne sait jamais quand ni pourquoi, mais un jour, inévitablement, on est frappé. Par quoi -- l'amour, la mort? Ah! Pas tant de questions!

Il reste encore une demi-heure au film, mais Éric sort. Ça ne servait à rien. Les images se bousculaient devant ses yeux; pas celle de l'écran, mais d'autres: un visage, un vélo, des herbes hautes. Là, dans le soir sépia, des ombres passent, certaines seules, certaines par deux. Elles semblent glisser sur les pavés encore mouillés. Ah, hier encore, il faisait si beau, à l'ombre des grands saules...

Un visage, un vélo couché dans les herbes.

Éric s'était avancé comme pour mordre un fruit. Douceur de cette morsure. Une idée, une seule: continuer. Dans les herbes, à côté, des bruits étranges s'étaient manifestés. Il ne leur avait pas porté attention. Et à présent parmi les ombres, Éric se demande... Pas de lune. Comment viendra-t-elle? À quoi la reconnaîtrai-je? Comment lui dirai-je? Et la pluie vient qui lave les questions.

Une ombre s'approche. C'est elle. C'est elle il le faut. C'est elle. Elle approche, s'arrête devant lui. Lève les mains, les porte à son capuchon qu'elle rabaisse lentement. Ah! Cette morsure!

Pas de lune. Pas d'étoiles. Surtout, pas d'étoiles.