4.11.05


Ah. La paix du soir.

Malgré le bruit du lave-vaisselle qui baratte son liquide, une immense paix est tombée sur la maison. Relativement parlant, on s'entend. Les parents qui liront ceci me comprendront quand je dirai que, depuis que les enfants sont couchés, je respire. Je rîlaxe. C'est pas qu'on les aime pas, bien au contraire, mais des fois on veut juste qu'ils soient couchés. Voilà: c'est fait.

Je suis malade aujourd'hui. Pas la grosse maladie débile, mais ce malaise désagréable au fond de la gorge, cette sensation d'étourdissement, cette fatigue. Bon, Benoît se réveille et crie un peu dans son lit, et je sens mon coeur qui s'agite. Pas à mach 2 comme celui de Gainsbourg, mais quand même. L'eau calme est troublée un moment pas un caillou lancé par un garnement. Il faut se lever, aller rabrier (comment s'écrit ce mot?) le coquin, lui chanter un couplet ou deux, essuyer les larmes sur les joues chaudes... jusqu'à la prochaine fois.

Souvent je me dis que plus tard, je m'ennuirai de toute cette agitation. Quand il ne restera de tout ceci que souvenirs et sourires, empreintes sur la mémoire. Mais vaut mieux ne pas ambitionner sur le futur, il y a assez à vivre maintenant.

Avez-vous vu ces fossiles instantanés qu'on trouve sur les trottoirs? Traces des feuilles qui furent là un moment, indices presque photographiques d'un passé récent. «Leaf was here», nous dit ce message. Et où es-tu maintenant, chère? Tu t'es abandonnée aux caprices du vent, tu as été victime du pas d'un passant... Parfois, je trouve plus émouvant de savoir que quelque chose, que quelqu'un, a été, que de savoir qu'elle ou il est. Pourquoi ça? Tout est question d'histoire. Ce qui a été, nous n'en avons que des impressions, nous avons le loisir d'en imaginer la plus grande partie. La trace de cette feuille est comme un de ces dessins qu'on faisait en reliant les points dans les cahiers d'activités de la jeunesse. Les meilleurs dessins ne se laissaient pas deviner avant qu'on en soit aux tout derniers points: avant ça, durant le temps où le crayon retraçait la mémoire des points, il fallait se fier à notre imagination.

Ce qui est, ce qui peut se présenter devant nous dans toute son eccéité, pour reprendre le mot pédant qui fait que je ne lirai jamais ce livre de Hamelin malgré le grand respect que j'ai pour lui, ne laisse pas autant de place à l'histoire inventée.

Traces, je vous aime!

1 Comments:

At 12:55, Anonymous Anonyme said...

Salut ami écrivain de talent !

Je t'invite à aller lire mes aventures sur :
http://rolandroland.site.voila.fr/

Et n'hésite pas à me dire sur mon mail ce que tu en as pensé !
Bonne continuation et bonne lecture.

 

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