16.11.05


Le jour s'était levé en or sur la 2e Avenue. Dans le petit matin j'arpentais la longue plage d'asphalte: vieilles usines, clôtures, rails oubliés, voitures déchiquetées. La mer était bien là, quelque part, invisible, ou du moins l'un de ses bras. Un paysage désolé mais sympathique comme celui de toute zone industrielle qui n'en est plus.

Cette zone-ci vaudra bientôt des millions.

Au-dessus de moi, dans le ciel sans prix, les fils électriques dansaient d'un poteau à l'autre, comme cherchant à s'enfuir ou à s'amuser. Quelques passants passagers; l'un d'eux, me voyant l'appareil-photo à la main, me demande s'il y a une école de photo dans le coin, ce qui expliquerait pourquoi il rencontre si souvent des capteurs de petit matin. Et si c'était plutôt une école de l'aube?

Aubologie 101, cours pratique, pas d'examen. Matériel requis: des souliers (ou alors des pieds nus?), un manteau, un réveil-matin. Évaluation sur photos, dessins ou poésies. Surtout, aucune référence. Aucune note. Aucun bas de page.

Allez, je m'inscris. Encore des crédits bidon que nul autre que moi de reconnaîtra, mais faut ce qu'il faut. L'aube n'arrive qu'une fois par jour.