24.2.06


Jour de neige sur demande.

Roulez quelques kilomètres, suivez la route qui grimpe la montagne. Profitez. Le boss nous payait la sortie en raquettes pour détendre l'atmosphère et aérer les esprits qui en avaient bien besoin. Quelques heures à ne pas être assis! À profiter du soleil magnifique et de quelques centimètres de nouvelle neige! À fermer des yeux qu'on voudrait presque oublier pour se concentrer sur la chaleur, le vent et les flocons qui caressent la peau.

Nous sommes allés rendre visite à «Old man of the Mountain», un vieux cèdre bourru et creux mais néanmoins vivant qui se trouve au bout d'un des sentiers. Quelques écureils d'un roux sombre criaillaient de la profondeur des feuillages et couraient en laissant de petites traces dans le blanc. Un aigle doré est passé à une trentaine de pieds au-dessus de nos têtes, l'air pesant et léger à la fois dans le ciel cristallin. Plus haut, les nuages s'effilochaient à toute vitesse, poussés par un vent olympique. De temps à autre, cela voulait aussi dire des arbres qui se déchargeaient de leur bagage en se secouant. Dans l'espace privilégié des rayons du soleil, les flocons secs devenaient poussière d'or. Le silence, le bon silence riche de la forêt...

En bas, dans la lueur de l'après-midi, le détroit de Georgia était une grand tapis miroitant, aveuglant. Je suis resté un instant baignant dans la lumière d'en haut et d'en bas, comme mes tantes qui se faisaient bronzer en plaçant des tryptiques de carton argenté sous leur visage pour doubler l'effet du soleil. Au loin, on pouvait deviner les belles îles qui se voulaient grecques, ou plus probablement elles-mêmes, tout simplement, seules, chaudes déjà de l'espérance du printemps.