20.2.06


Un autre anniversaire, une autre borne. Fort joyeuse celle-là: comment faire autrement quand c'est cinq ans qu'on atteint? C'est ma petite Jeanne, mon petit Bijou, à qui c'est le tour. Ça nous a donné l'occasion de repenser aux circonstances de sa venue au monde, par une soirée de tempête à la maison de naissance de Pointe-Claire. Nous avons relu le journal des événements de la soirée d'alors, tel que tenu par la sage-femme, avec entre guillements quelques citations de Céline qui trimait dur... et parlait un peu plus crûment que d'ordinaire! Ce fut la plus étrange des quatre naissances que j'ai vues. Céline travaillait fort, mais avec elle ça n'a jamais été bien long. Cette fois-là, le bébé était parvenu à faire émerger sa tête du corps de sa maman, une petite tête toute mauve, qui ne respirait pas encore. Et les sages-femmes avaient décidé de donner un répit à Céline juste à ce moment-là. Oui, mais le bébé est là, me disais-je, n'osant pas interrompre leur plan de match, mais inquiet tout de même, et de plus en plus à mesure que passait le temps. Une minute, deux minutes, trois minutes et la petite tête mauve était toujours là, tout ce qu'on connaissait de notre bébé, et qui ne respirait toujours pas. Ce que je ne réalisais pas, c'est qu'elle (mais à ce moment-là je ne lui connaissais pas encore de sexe!) n'en avait pas besoin. Bien qu'ayant les cheveux au vent, elle était toujours alimentée par le cordon. Finalement, ce fut le temps de continuer le travail, et la petite Jeanne était née.

Nous avons passé cette nuit-là à la maison de naissance, à trois dans le grand lit tandis que les deux autres enfants étaient ailleurs, oubliés un moment, pris en charge par les grand-parents. Ce ne fut pas une nuit de sommeil profond, mais une nuit de détente tout de même, une nuit sans souci, une nuit incognito, avec rien à penser à part le fait qu'un nouveau bébé était là et qu'une autre aventure commençait. Dehors, la neige tombait.

Le lendemain, il faisait beau cependant. Et après les nettoyages et préparatifs nécessaires, nous avions quitté la maison de naissance pour revenir vers la maison. Je me souviens très bien du trajet en voiture, nous avions pris la route qui longe le fleuve plutôt que l'autoroute, et à plusieurs endroits c'était très beau, le ciel était bleu, il n'y avait pas beaucoup de monde, nous avions le temps. Sur la banquette arrière, une nouvelle-née nous accompagnait, fatiguée d'avoir été arrachée à l'inconnu. Une nouvelle-née qui dormait.

1 Comments:

At 13:43, Anonymous Anonyme said...

Quelle merveilleuse histoire au merveilleux pays de Jeanne! La route qui longe le fleuve,offre une telle lumière une telle paix, il est vrai, là même et bien ailleurs aussi. Surprise! peu familière avec l'informatique, je découvre que les photos s'agrandissent! un peu bêta, non? J'imprime donc et Mimi et Jeanne et les emporte avec moi dans leur mouvement d'artiste et de dévoration.

 

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