29.3.06



(Angèle, es-tu capable d'interpréter cette «partition»?)

«And can we fill the room with our breaths», demandait/affirmait Jen.

Debout, les jambes formant un triangle bien droit, le torse penché vers l'avant et tourné vers la droite, les bras grand ouverts comme des ailes, dans cette posture qui porte un nom oublié, je ne possédais pas de réponse. J'avais terriblement mal au dos, mais je cherchais à transcender ce mal, à lui montrer c'est qui le boss. Alors je respirais, ne tentant pas de remplir la salle, mais seulement d'être plein, d'être simple, d'être là.

La palmier, le chien qui regarde en bas, le bébé heureux, le guerrier, la chaise s'unissaient de nouveau pour créer le monde, pour lui redonner sa fraîcheur et son rythme naturel. Spectateur tendu, je tentais d'oublier l'écart entre celui qui fait et ce qui est fait. (Penché sur mes jambes, je remarquais aussi combien elles ressemblent maintenant à celles de mon père.) Tout est dans le respir, mais aussi, est-ce un hasard, dans cette attitude que le zen tente de mettre en mots: «Laissez passer les pensées comme des nuages dans le ciel.»

Partir en ballon dans l'insaisissable. Se laisser porter par les courants incompris. Savoir le chemin malgré tout. Et à chaque vague d'air qui entre en moi, oublier et renaître, avoir la volonté d'une semence, le regard d'un cap tourmenté.

«The divine within me greets the divine within you. Namaste.»