28.3.06

J'ai roulé sous les arbres en fleurs. Magnolias mauves et blancs. Cerisiers. Inconnus. Au coin de Commercial, les centaines de boutons longs et blancs et pointus ressemblaient à un congrès de tiares. Vatican II trouvé dans un seul arbre. En accéléré, si c'était possible: explosion. Pétales projetés comme une pluie de pop corn. Confetti de beauté organique chutant vers l'oubli. L'oubli est brun et troué, humide, nécessaire. Roule, Christian, roule. Écoute ce toc régulier de la chaîne qui sursaute au plateau trop usé. Hume... Oui, les odeurs aussi bourgeonnaient. Terre, mer, air, les armées d'olfaction qui se lancent à l'assaut. Je me rends. Mais plus loin, au-delà d'une colline, il y avait aussi chair, existence désassemblée des poulets sacrifiés. L'usine respirait et lançait au quartier le relent de son souffle.

«Je suppose que ça doit être fait quelque part», a philosophé Howard l'autre jour, en un autre langage.

J'ai roulé dans le beau et l'odeur de la mort.

3 Comments:

At 13:48, Anonymous Anonyme said...

Que voulez-vous, Christian, le poulet bien apprêté est tellement bon! Pensez au poulet cacciattore, au coq au vin, à la poule-au-pot, aux vols-au-vent de poulet, hummm... Quel fumet!

 
At 15:53, Anonymous Anonyme said...

Ceci écrit bien sûr en manière de boutade car je vous suivais très bien dans votre pensée.

 
At 15:53, Anonymous Anonyme said...

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