20.3.06


Deux centième jour.

De retour en ville, des images en tête. Le ciel, un berceau pour cerf-volants. La plage, un grand lit pour dissoudre les peines. Les vagues, l'avenir du monde, le présent des jeux. Le froid, le feu, la nuit: toutes choses autres quand on passe la journée dehors. O combien nous sommes devenus esclaves de notre confort (mais combien celui-ci est apprécié!). Installé dans des coussins, les pieds nus sur le tapis, tout propre après une douche, la roulette du calorifère tournée à 6, un petit verre de whisky, je me permets une pensée admirative pour nos ancêtres qui ont dû en baver... mais qui devaient posséder une connaissance du monde autrement plus profonde que la nôtre.

Céline était choquée de pouvoir constater combien peu la ville nous laisse d'étoiles. Chaque soir passé en ville, nous perdons cette richesse d'un ciel magnifique et intrigant, épeurant parfois. Bien sûr, personne ne veut avoir peur, et le nombre de lumières d'extérieur à allumage automatique en fait foi. Mais nous sommes-nous jamais rendus compte, nous urbains, que nous avions perdu la nuit? (J'avais déjà proposé un article sur le sujet à L'actualité, mais ils avaient décliné mon offre.)

Retour au boulot demain. Comme tout le monde. Ah, il n'y a pas assez de cerf-volants dans nos journées!