26.4.06

Bienvenue au calme. Aux moments de certitude, déposés avec attention comme des billes sur le rebord d'une fenêtre, ou soufflés dans nos mains comme des plumes confiées au vent. Bienvenue à la marée tranquille et nourrissante qui nous pénètre et se retire, infatiguée.

Un instant de regard doux, solide, qui voit par-delà les siècles.

Assis, debout, le corps est une montagne. Sachons accepter cet enracinement. Sachons lui souhaiter la bienvenue. Le geste doit être utile, précis. Ou alors inutile mais beau, joueur comme le corbeau qui danse au sommet. Car le jeu est une forme mouvante du calme.

Il faut parfois ne plus avoir besoin de voir, et déposer simplement le regard, objet pour un moment superflu qu'on reprendra tantôt. Se confier à celui qui se trouve en-deçà des sens.

Bienvenue à la simplicité qui se trouve dans les choses avant qu'elles aient un nom, dans les orteils, ces oubliés, dans les étoiles obstinées, dans un vieux pot plein de crayons, dans les chansons, dans les gestes qui habitent notre sommeil, dans une pomme, dans tout ce qui se voit vernis par l'habitude.

Plus le regard est calme, plus il peut décaper.

1 Comments:

At 09:44, Anonymous Anonyme said...

Lorsque j'ai lu ce 1er paragraphe du texte du 22/04, au travail, je n'ai pu poursuivre,le devoir m'appelant! J'ai donc cru que vous vouliez vraiment tout quitter et mon commentaire réagissait à ce départ voulu me semblait-il. Tard, le soir, poursuivant ma lecture, un si beau texte!, "je l'ai sentie qui m'a frôlée, invitante, séduisante et, la suivant presque, j'ai fait place au "vent frais".

 

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