24.4.06


Comme quoi le jour, parfois, ressemble un peu à une estampe japonaise!

Et le ciel du Pacifique veillait sur nous aujourd'hui, bleu comme l'océan jamais n'arrivera à l'être, et certainement aussi profond. Nous sommes allés visiter les grands arbres dans les hauteurs de Deep Cove; il y avait beaucoup, beaucoup de monde! Il faut dire que c'était le première vraie belle fin de semaine chaude.

Nous avons dîné près des grands rochers qui surplombent Indian Arm, à l'ombre discrète d'un conifère. Quand ce fut le temps du retour, j'ai remarqué que le sentier continuait un peu plus haut vers un autre immense rocher. Faut y aller! Quelques minutes plus tard, nous y étions, et la vue était magnifique. Vers le bas, ça ne paraissait pas si différent d'un grand lac des Laurentides. Mais en levant la tête, évidemment, il y a les montagnes enneigées! Il y avait là un couple qui finissait de manger. L'homme nous a demandé si les enfants aimaient le chocolat, quelle question, alors il leur en a offert et nous avons entamé une conversation. Ils étaient vraiment sympathiques; en peu de temps, nous a appris qu'ils étaient d'origine polonaise, qu'ils avaient vécu à Calgary et habitaient Vancouver depuis dix ans. Nous avons aussi parlé de Montréal, et l'homme qui y avait été à la faveur d'un voyage d'affaires nous a dit avoir apprécié le caractère européen de la ville, quelque chose qui lui manquait beaucoup ici, disait-il. Je lui ai dit que je comprenais tout à fait ce qu'il voulait dire.

Il y a eu cette facilité à faire naître la parole, quelque chose que j'admire, moi qui ai plutôt tendance à demeurer dans mon petit fortin. Il y a eu ces mots simples et agréables, ces regards accueillants... c'est le genre de rencontre que j'aurais aimé continuer, quoi. Mais les enfants étaient déjà repartis, il fallait les rejoindre, et puis nous avions établi dans la conversation que notre retour au Québec était prochain. À quoi bon, pense-t-on alors même si on voudrait se défendre de le faire.

C'est drôle, comment ça se termine, ces rencontres sans suite. On se sent un peu mal à l'aise, on ne sait trop si on coupe au bon moment. On se demande si on n'est pas passé à côté de quelque chose. Et puis on s'en retourne, le coeur un peu ambivalent. Ou quelque chose comme. On redescend le sentier.