20.4.06

Si j'étais dans un conte de fées, je me trouverais dans une forêt. La nuit tomberait, et une grande rivière ferait entendre son grondement tout près. Il y aurait une petite cabane quelque part, mais j'aurais quitté son confort rustique voilà déjà quelques jours. Il serait question de quête, la chose est certaine. Quelque chose d'impossible, peut-être, dans quoi je me serais pourtant lancé sans hésitation. Les hésitation, elles viendraient ensuite, pendant le trajet. Des monstres? Peut-être. Certains invisibles; d'autres évidents mais subtils, des maîtres de déception. Des traîtres. Quant à moi, je serais un héros nébuleux, grand et beau comme une maison hantée. Au-delà de la rivière, il y aurait une montagne à franchir, mais aucun sentier de tracé. La forêt serait lourde d'humidité et de silence, les tentations provenant plutôt du vertige de la solitude que de la rencontre d'improbables Circés des bois. Le chemin serait long, et les dieux absents. Malgré tout, au creux de mes mains je serais parvenu à recueillir une essence magique me permettant d'affronter le chemin avec fierté. C'est que là-bas, sur le lointain versant descendant, tout près de l'endroit où le soleil du soir viendrait dorer les troncs des pins et les rochers, se trouverait le trésor fugace. La chose à atteindre parce qu'après tout, il faut parvenir à vivre heureux jusqu'à la fin des temps. Sinon, ça ne vaut même pas la peine de commencer une histoire! Et je ne sais pas si j'arriverais là, par-delà la rivière, la forêt de broussailles et la montagne, avant que les pages ne manquent au conte, mais j'essaierais. J'essaierais...